Dans une société qui tend de plus en plus vers l’égalité et la parité, combien sont-elles à tirer leur épingle du jeu très masculin de la fintech ? Et les femmes sont-elles bien adressées par le secteur ? Découvrez notre état des lieux.
3% : pourquoi un nombre aussi bas de femmes dans le secteur ?
Dans son article d’avril 2022, Maddyness fait un constat sans appel sur la présence des femmes dans la fintech et l’assurtech. En effet, selon ce media incontournable de l’entrepreneuriat français, il n’y a que 3 % de femmes à la tête des startups en amorçage (c’est à dire âgées de moins de 3 ans) dans le secteur. Pire encore : huit startups sur dix de la fintech et de l’assurtech sont créées par des équipes exclusivement masculines. Quelles sont les raisons pour lesquelles le nombre de femmes dans le secteur est si peu élevé ? Selon Maddyness et les témoignages recueillis pour l’article, plusieurs constatations peuvent expliquer cette sous-représentation.
L’association France Fintech a été la première, en 2019, à mettre le doigt sur un fonctionnement qui exclut de fait les femmes. En effet, « les hommes issus de l’industrie bancaire et assurantielle demeurent les principaux acteurs de l’écosystème, qu’ils contribuent à structurer. Le secteur cultive une image de pré-carré préservé dans lequel les nouveaux entrant(e)s ne sont pas toujours les bienvenu(e)s. Cette cooptation masculine nuit à l’ouverture du secteur et à sa lisibilité, notamment quant aux potentiels de carrière pour les femmes. »
Deux autres points jouent en défaveur des femmes. Le manque d’éléments féminins dans les filières de formation scientifiques pourrait expliquer cette sous-représentation des femmes dans la fintech et l’assurtech. Mais c’est surtout dans les écoles de commerce que le bât blesse : d’après un article du Monde en date de 2018, même si elles se féminisent de plus en plus, « les filles sont surreprésentées dans les écoles de commerce en ressources humaines, marketing ou luxe, et les garçons en audit et finance ». Le dernier point est éminemment culturel : les investisseurs (masculins) ont du mal à faire confiance à des entrepreneuses.
La fintech prend-elle soin des femmes ?
Même si peu de femmes sont à la tête de belles startups dans le domaine, les lignes bougent.
En effet, quand il s’agit de répondre aux besoins des clientes, les femmes doivent être présentes dès le début. Certaines entrepreneuses l’ont bien compris et accompagnent les femmes vers l’indépendance financière comme OwnYourCash, fondée par Imène Maharzi, ou les encouragent à investir, à l’image de WEInvest, portée par Paloma Castro Martinez.
Par ailleurs, le monde de la fintech commence à bien comprendre combien il est intéressant et précieux de s’adresser aux femmes. De nombreux services ont vu le jour pour aider spécifiquement les entrepreneuses féminines à investir (Miss Kaya, FinMarie…) ou à lever des fonds (W4…). D’autres startups de la fintech proposent désormais des services bancaires dédiés aux femmes, ou de nouvelles technologies dans le domaine des assurances et de la santé. Mais le parcours reste compliqué pour celles qui veulent intégrer le monde très fermé (et masculin) de la fintech.