Les services bancaires digitaux ont le vent en poupe, et particulièrement chez les jeunes. Ils ont connu une progression fulgurante du nombre de leurs souscripteurs entre 2018 et 2020. Même si les banques en ligne connaissent toujours des soucis de rentabilité en raison du coût élevé d’acquisition de clients, elles sont appelées à poursuivre leur développement spectaculaire. Quels sont les services bancaires en ligne destinés aux jeunes de 18 à 35 ans ? Quelles sont les difficultés que ces services rencontrent ? Quelles sont leurs perspectives d’avenir ? Voici quelques éléments de réponse…
Quels sont les services bancaires digitaux destinés aux jeunes ?
Comme de nombreux services digitaux, les banques en ligne à destination des jeunes ont profité à plein de l’effet covid. Elles ont également pu séduire de nouveaux clients grâce à des atouts qui séduisent cette tranche de consommateurs, âgée de 18 à 35 ans.
Les pure players comme Boursorama et Monabanq, proposent par exemple des primes de bienvenue s’élevant à une centaine d’euros. D’autres néobanques telles que N26 et Ma French Bank, propose des offres de cashback et un essai gratuit pour quelques mois.
D’autres banques en ligne se sont positionnées spécifiquement pour des clientèles bien particulières telles que les étudiants (Aumax pour moi), les voyageurs (Globe-Trotter by Crédit Agricole), ou encore les apprentis (Eko By CA), etc…
Des acteurs traditionnels ont également déployé leurs services bancaires en ligne. Citons pour exemple, Orange Bank sur mobile ou encore la Société Générale, ou encore la Banque Postale.
Parmi les atouts que proposent les banques en ligne pour cette tranche d’âge, il faut également citer le fait qu’elles ne réclament aucune condition de ressources pour l’ouverture de comptes. Par nature, la clientèle jeune ne disposant pas de revenus réguliers et stables.
Quelles difficultés rencontrées par les banques en ligne ?
Selon un rapport de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) publié récemment, la part de marché des 15 premiers acteurs du secteur de la banque en ligne progresse rapidement. En effet, ce secteur a connu une augmentation des ouvertures de compte qui a doublé en moins de deux ans, passant de 8 à 16 millions de 2018 à 2020.
Cependant, leurs pertes cumulées en France ont augmenté en 2020, malgré la croissance du nombre de leurs clients. Leurs pertes s’établissaient à 441 millions en 2020 (376 millions en 2019). En parallèle, le résultat net par client a chuté, passant d’une moyenne de -45 euros en 2019 à -57 euros en 2020.
Les banques en ligne rencontrent donc des difficultés liées à un chiffre d’affaires (produit net bancaire) qui progresse trop peu au regard du niveau de leurs frais généraux (frais de personnel, informatique, etc…). Pour exemple, les primes offertes et les dépenses publicitaires liées à l’acquisition de nouveaux souscripteurs restent notamment très élevées.
Néanmoins, il est à noter que cinq des établissements évalués sont déjà très rentables.
Quel avenir pour les banques en ligne ?
Malgré une hausse de leurs clients, les banques en ligne sont donc toujours en quête de rentabilité.
Cependant, plus d’une ouverture de compte sur trois a été réalisée chez les 15 principaux acteurs du secteur en 2020.
Les jeunes de moins de 30 ans pèsent pour beaucoup dans ce succès de fond.
La crise sanitaire a confirmé la résilience et la force de ce modèle, basé sur une relation bancaire à distance, elle-même soutenue par des outils numériques dédiés à tous les services d’une banque au quotidien.
Il est donc fort probable que ce succès se confirme dans les années qui viennent.