Depuis plusieurs années, on assiste à la montée en puissance, au sein de la population, d’une prise de conscience des enjeux environnementaux. Avec la crise sanitaire, cette réalité a encore pris du poids, comme le montre plusieurs enquêtes réalisées sur les habitudes d’achat des consommateurs. Ainsi, selon une étude de l’Obsoco réalisée en septembre 2020, près de 6% des français affirment avoir modifié leurs comportements en faveur d’une consommation plus responsable au premier semestre 2020. Le même sondage révèle également que près de 90% des français s’accordent à dire que « l’interférence de l’action humaine sur la nature produit souvent des conséquences catastrophiques » et qu’il importe désormais de donner du sens à l’acte d’achat. Voyons ensemble, dans le détail, ce qui caractérise aujourd’hui cet engagement écologique des consommateurs français.
Comment les français perçoivent les enjeux environnementaux ?
L’étude réalisée par l’Obscoco en septembre 2020 offre un tableau détaillé des nouveaux modes de vie qui visent à réduire l’impact environnemental de nos habitudes d’achat et à engendrer des effets sociaux positifs.
Pour 61% des français, la situation environnementale est préoccupante et appelle à des changements importants pour consommer moins mais mieux. Ce chiffre illustre un véritable changement d’attitude culturelle et témoigne d’une certaine forme de radicalisation de l’engagement écologique des français.
Désormais, pour la plupart des français (59%), l’impact environnemental est une dimension prise en compte lors de leurs choix de consommation, et 40% d’entre eux considèrent également les conséquences sociales de leurs comportements.
Le sondage apporte également un nouvel éclairage sur ce que les français entendent par consommation responsable. La gestion des déchets et le recyclage sont par exemple des thèmes souvent évoqués, mais l’un des critères qui revient le plus souvent concerne le caractère local de leurs achats.
Ce « localisme » a été exacerbé par la crise sanitaire. Il répond à deux volontés fortes, avoir à la fois une action écologique en réduisant les circuits de distribution mais aussi participer au soutien des acteurs économiques de sa région, de son pays, de son quartier. Il s’agit d’agir sur les deux piliers de la consommation responsable : la diminution de nos empreintes environnementales et la recherche d’un mieux-être sociétal.
L’étude révèle également que les français attachent une grande importance à leurs actions individuelles. Si pour 61% des sondés, c’est d’abord à l’Etat de prendre des initiatives en faveur de notre environnement, ils sont 46% des interrogés, à considérer que c’est au consommateur d’agir, et 43% attribuent cette responsabilité aux entreprises.
Quelles sont les actions écologiques sur lesquelles les français s'engagent ?
Certaines habitudes responsables semblent déjà être largement diffusées. Par exemple, pour 91% des sondés, le tri des déchets ménagers est devenu une pratique courante, régulière ou systématique. D’autres actions deviennent de plus en plus fréquentes et ont augmenté avec la crise sanitaire, tel que l’achat de produits bio ou le « faire soi-même » (Do-It-Yourself), l’autoproduction et le jardinage.
Par ailleurs, le régime alimentaire semble également témoigner d’une transition en marche. Ainsi, les personnes interrogées déclarent manger moins de viande, plus de fruits et légumes, plus de produits issus du commerce équitable ou encore limiter leurs achats d’eau en bouteille.
L’étude analyse également les freins identifiés pour une consommation en faveur de l’environnement. Ainsi, près de 60% des français considèrent qu’il est difficile d’avoir un comportement d’achat éthique. Les obstacles identifiés sont tout d’abord le coût (83% des sondés), puis l’insuffisance de l’offre (40%). Ils sont également 38% à pointer le manque d’information comme étant une limite à leurs envies de consommer responsable.
Quelles sont les typologies de consommateurs responsables ?
L’étude menée par l’Obsoco dresse également un portrait type du consommateur responsable français. Elle a ainsi identifié 5 typologies, unies par des valeurs et des comportements communs. Parmi ses groupes, trois sont particulièrement distingués :
- Les « écolo-responsables » qui représentent 17 % de la population. Ce sont eux qui sont engagés depuis longtemps dans une démarche environnementale. Formulée de longue date, leur prise de conscience s’étend également aux critères sociaux et sociétaux. Elle traduit une de leurs valeurs prépondérantes : l’altruisme, qui se définit par le souci désintéressé du bien d’autrui.
- Les « climato-natifs » qui forment 11 % des personnes questionnées. Ce sont généralement des consommateurs plus jeunes, préoccupés par le souci de leur épanouissement et de leur réalisation personnelle. Ils ont également une conception plus radicale et plus engagée de la relation des hommes à la nature.
- Les « écolo-hipsters » qui réunissent près de 16% des sondés. Ayant fait des études supérieures, souvent CSP+, ils ont un profil consumériste et s’engagent surtout en faveur de la préservation de la planète. La dimension sociétale est moins présente pour eux, même s’ils agissent pour avoir des modes de vie soucieux du bien-vivre de leurs concitoyens.
Pour parachever ce portrait de la consommation responsable en France, citons également les résultats d’une autre enquête réalisée par IMediacenter et LSA à l’été 2020. Elle nous éclaire notamment sur la manière dont les français considèrent l’engagement des entreprises.
Les résultats montrent que 89% des français jugent une marque responsable, lorsqu’elle privilégie des modes de production respectueux de l’environnement, des hommes et des animaux et lorsqu’elle est transparente sur l’origine de ses produits et leur traçabilité. Ils sont par ailleurs 88% à considérer qu’elle présente des produits en accord avec leurs engagements, lorsqu’elle s’investit en faveur du Made in France, de l’économie local et des circuits courts. 87% pensent de même si elle réduit son empreinte carbone et l’utilisation de plastique, et 85% estiment qu’une marque est responsable lorsqu’elle propose des produits aux effets bénéfiques pour la santé.