Depuis le début de la crise sanitaire, le comportement des Français face à l’alcool a évolué. Confinement, fermeture des bars, mais aussi situation des vignerons : nous faisons le point.
Le confinement : une consommation d’alcool en baisse
Pendant le confinement, on aurait pu penser que les Français allaient s’adonner davantage aux apéros et autres repas accompagnés de vin. Or, d’après une étude de Santé Publique France effectuée en plusieurs vagues pendant cette période, ¼ des Français auraient en réalité diminué leur consommation d’alcool.
On constate toutefois des disparités selon l’âge et le mode de vie des personnes interrogées. En effet, celles qui annoncent avoir augmenté leur consommation sont plutôt des jeunes (moins de 50 ans), urbains (vivant dans une ville de plus de 100 000 habitants) et sans enfants. Ennui, manque d’activité, stress mais aussi plaisir sont les raisons invoquées par ces Français pour expliquer leur hausse de consommation. A ceci on peut peut-être rajouter une plus grande habitude d’aller dans les bars pour les jeunes urbains (boire chez soi pourrait avoir été une envie de compenser leur fermeture durant le confinement), l’instauration d’apéros Skype ou Zoom, etc.
La réouverture des bars : un retour “à la normale” ?
Le déconfinement a permis la réouverture des bars, qui ont pu à nouveau accueillir leurs clients à partir du 2 juin en zone verte. Les règles sanitaires étaient toutefois strictes : dix personnes maximum par table, un mètre au moins entre chaque groupe, consommation debout interdite. Ces contraintes imposées dans ces lieux où se pressent beaucoup de personnes, souvent debouts, peuvent avoir un peu refroidi certains habitués. Cependant, la météo très clémente et les terrasses ont favorisé l’afflux des clients, frustrés depuis plus de deux mois par le manque de vie sociale.
Cependant, avec la dégradation de la crise sanitaire, de nouvelles mesures ont été mises en place par le gouvernement depuis le 23 septembre dernier. Elles consistent notamment à fermer totalement les bars dans les zones en “alerte maximale”, soit la métropole d’Aix-Marseille et la Guadeloupe. Les zones en “alerte renforcée” doivent quant à elles fermer les bars à 22h. Même si la situation est réexaminée toutes les deux semaines, la tendance est à l’augmentation des cas Covid donc l’embellie se fait attendre. Cette situation impactera-t-elle encore davantage la consommation d’alcool des Français ? Il est trop tôt pour le dire.
La filière viticole est-elle en danger ?
Le Comité national des interprofessions des vins (CNIV) parle de 2020 comme d’une année noire, et pour plusieurs raisons.
En premier lieu, les Français consomment de moins en moins de vin. Cette tendance est effective depuis plusieurs années, mais elle a pesé bien lourd cette année car elle s’ajoute à d’autres freins du côté de l’export.
En effet, la “taxe Trump” de 25% sur les vins tranquilles, instaurée fin 2019, représente à elle seule un véritable coup de massue pour la filière viticole. De plus, de nombreux pays ont cessé d’importer du vin pendant la crise du Covid-19.
Le millésime 2020 s’annonce toutefois très bon, et le marché se porte mieux cet automne, dopé notamment par les traditionnelles foires aux vins dans les grandes surfaces. Même si l’humeur n’est pas à l’euphorie, ce rebond positif devrait pourtant avoir des effets bénéfiques.