Pour gagner la bataille de l’immunité générale et tourner enfin la page de la pandémie de coronavirus, la vaccination apparait comme un acte essentiel. Gratuite et non obligatoire, elle a commencé en France dès la fin de l’année 2020 en suivant les étapes recommandées par la Haute Autorité de santé (HAS). Prévue pour se dérouler en 3 phases, elle nécessite une organisation logistique particulière et la définition des publics prioritaires. Après un démarrage jugé trop lent sur le territoire national, la 2ème phase a été avancée de 2 mois. Suivant les arrivages de vaccins, l’objectif est d’immuniser près de 27 millions de français d’ici l’été 2021. Décryptages…
Phase 1 : lancement de la campagne de vaccination en France
La première dose du vaccin anti-Covid conçu par les laboratoires Pfizer/BioNTech, à été administrée dans la ville de Sevran, en Seine-Saint-Denis, le 27 décembre 2020.
Telle qu’elle avait été décrite début décembre, la première phase, de début janvier à fin février, devait concerner uniquement les résidents et les professionnels de santé à risque et âgé de plus de 65 ans des Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), des unités de soins longue durée, des résidences autonomies et des résidences services seniors.
Selon les données présentées par VaccinTracker, seules 516 doses avaient été distribuées en France au 1er janvier 2021. Un résultat trop lent aux yeux de nombreux observateurs. Pour mémoire, l’Allemagne, à la même date, avait déjà vacciné près de 238 909 personnes.
Pour faire taire les critiques, le gouvernement a annoncé qu’il avançait de deux mois la deuxième phase. Aussi, dès le début du mois de janvier, la campagne a été élargie à tous les professionnels de santé d’au moins 50 ans ou présentant des facteurs de risque, mais aussi aux pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans. Par ailleurs, dès le lundi 18 janvier, toute personne de plus de 75 ans vivant à domicile pouvait également demander à se faire vacciner.
L’objectif de cette première phase est de vacciner près de 1 million de personnes sur le mois de janvier.
Phase 2 et 3 : vacciner l'ensemble de la population majeure
Entre fin-février et mars, la deuxième phase de vaccination vise à immuniser près de 14 millions de Français. Elle concernera dès la fin-février, toutes les personnes âgées de 65 ans à 74 ans, puis celles âgées de plus de 50 ans.
Pour répondre à cette accélération de la vaccination, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé que près de 600 centres dédiés allaient être déployés sur tout le territoire.
Prévu pour démarrer dès la fin du printemps, le timing de la phase 3 reste inchangé.
Cette étape d’immunisation, concernera toute la population majeure, en commençant par les 50-64 ans et les professionnels essentiels au fonctionnement du pays. Pour éviter un afflux inutile chez les médecins traitants, avant l’heure, des bons de l’Assurance maladie devraient être délivrés aux français afin de les inviter à se faire vacciner.
Après les professionnels exposés des secteurs santé, sécurité, éducation, secteur alimentaire, ou encore les personnes vulnérables et précaires…, la campagne s’adressera alors à l’ensemble de la population, selon la stratégie vaccinale du gouvernement.
L’exécutif espère au minimum voir 15 à 20 millions de Français vaccinés d’ici le milieu de l’année. Avec pour ambition, la perspective de pouvoir vacciner jusqu’à 27 millions de personnes d’ici l’été.
Pour cela, la condition restant encore la disponibilité des autres vaccins (Moderna, AstraZeneca/Oxford, Johnson & Johnson) qui devraient être autorisés et livrés dans les prochaines semaines.
Bon à savoir :
Tous les professionnels de santé, sauf les pharmaciens pour le moment, peuvent participer à la campagne vaccinale, ainsi que les étudiants en santé dans la limite de leurs compétences en matière de vaccination. Les médecins coordonnateurs des Ehpad sont également habilités. De même que les infirmiers qui peuvent pratiquer les injections des vaccins sous réserve qu'un médecin puisse intervenir à leurs côtés.