Les cryptomonnaies : bons élèves de la consommation d’énergie ?

Permettant de réaliser des opérations en ligne de manière sécurisée, transparente et décentralisée, la blockchain a connu une croissance fulgurante ces dernières années. C’est elle qui soutient la technologie des cryptomonnaies et l’engouement explosif pour ces nouvelles devises numériques participe de l’impact écologique énorme causé par la blockchain. Nécessitant, en effet, des milliers de processeurs et de machines en marche pour fonctionner, la blockchain est une grande consommatrice d’énergie et son empreinte environnementale est phénoménale. Afin d’avancer vers une blockchain moins énergivore, des acteurs privés, soutenus par l’ONU, présenteront à la rentrée à Glasgow, en Ecosse, un accord sur le climat, spécifiquement dédié aux cryptomonnaies.

Comment la blockchain et ses acteurs impactent l'environnement ?

Parmi les technologies utilisées par la blockchain, celle du bitcoin est la plus ancienne et la plus répandue.

C’est aussi la plus énergivore. Le fonctionnement en « Proof of Work » nécessite un nombre important de processeurs qui doivent réaliser des processus informatiques complexes afin de permettre des transactions sécurisées, sans passer par un tiers centralisateur des échanges.

En février 2021, la monnaie digitale N°1 constituait à elle seule près de 70% de la masse des cryptomonnaies en circulation. Soit une empreinte carbone annuelle pour le Bitcoin égale à celle d’un pays comme la Nouvelle-Zélande.

Parallèlement au bitcoin, le protocole Ethereum, et les cryptomonnaies qui fonctionnent grâce à lui, représentent également un impact écologique de taille, égal à celui d’un pays comme la Lituanie. Autre exemple, le récent NFT (Non Fungible Tokens), qui permet quant à lui d’authentifier une œuvre numérique unique. Fonctionnant sur le mode Ethereum, ce protocole Blockchain permet à la fois de créer et de capitaliser des cryptomonnaies mais est pour l’instant surtout utilisé sur le marché de l’art. Lui aussi est fortement décrié pour son fonctionnement peu environnemental, car une série d’œuvre émet en CO₂, la même production annuelle que celle d’un seul citoyen européen.

Un accord climat pour une blockchain moins énergivore ?

Certains acteurs privés du secteur tentent de se réunir pour prendre à bras le corps cette problématique. Ainsi, l’Energie Web Fondation, issu du Think-tank américain Rocky Mountain Institute (RMI), s’est associé à l’Alliance for Innovative Regulation (AIR), autre think-tank en faveur des innovations technologiques régulatrices du secteur financier.

Soutenus par l’ONU, ces deux opérateurs ont été rejoints par une vingtaine d’autres acteurs influents du secteur des cryptomonnaies et de la lutte contre le réchauffement climatique, afin de proposer un accord climat, destiné à réguler les besoins énergétiques colossaux de l’industrie crypto.

Prévus pour être finalisés d’ici novembre 2021, les termes du Crypto Climate Accord seront présentés à la conférence pour le climat COP 26, qui se tient à cette date, dans la ville écossaise de Glasgow.

Etabli sur le modèle de l’accord de Paris de la Cop 21, cet accord climat vise à réunir tous les opérateurs en cryptomonnaies autour de ses objectifs vertueux : une blockchain fonctionnant aux énergies renouvelables d’ici 2030 et ne produisant plus aucune émission de CO2, d’ici 20 ans, en 2040.

Les chances de succès pour une blockchain durable ?

Le Crypto Monnaie Climate Accord va dans le bon sens et ouvre de nouvelles perspectives

Il dresse un cap pour de futurs groupes d’action, capables de régler cet enjeu majeur, lié à la consommation énergétique des cryptomonnaies.

Cependant, beaucoup doute de l’efficacité de cet accord climat, en vue d’aboutir à un bitcoin vert.

cryptomonnaires et consommation d'énergie

Le principe de base étant l’usage de milliers de machines, avec des centaines d’ordinateurs qui minent la cryptomonnaie pour obtenir des commissions, cela représente un obstacle de taille sur le chemin d’une blockchain écologiquement responsable.

Autre frein à l’adoption d’un comportement vertueux généralisé des cryptomonnaies, le cyber libertarisme qui fonde son existence et qui est opposé par définition à toute forme de régulation. Créées sans aucune gouvernance, régies pour les utilisateurs et par les utilisateurs, les cryptomonnaies suivent leurs propres règles du jeu.

Pour entretenir l’espoir, rappelons néanmoins que la durabilité est aussi un élément structurel défendu par cette industrie financière. Son impact écologique colossal ne peut donc rester ignoré.

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