Comment les Français dépensent-ils leur argent ?

Depuis les années 60, la consommation des ménages a fortement augmenté en France, avec une multiplication par 4 du volume des dépenses par personne. De manière générale, on constate une hausse de la part des services dans la consommation totale de chaque foyer français, ainsi qu’un pourcentage plus important pour les coûts de logement et de communication. Le niveau de vie a également fortement grimpé, ce qui a entrainé une diminution automatique du poids des charges de première nécessité, tels que les frais d’alimentation et d’habillement. Comment les français dépensent-ils leur argent aujourd’hui ? Quels sont les postes qui pèsent le plus dans le budget des ménages de l’hexagone ? Faisons le point … 

Quelle part pour les dépenses d'alimentation ?

Chaque année, l’INSEE publie ses statistiques qui permettent d’avoir une vue précise sur l’évolution de la consommation des français.

On observe ainsi que depuis l’après-guerre, le niveau de vie s’est fortement relevé en France. La consommation des ménages a progressé de +4,3%/an en moyenne de 1945 à 1973, puis en moyenne de +1,9% chaque année jusqu’à aujourd’hui.

Cette augmentation annuelle s’est également accompagnée d’une évolution des coefficients budgétaires, qui établissent le rapport de la dépense consacrée à un poste en particulier comparé à la dépense totale.

Ainsi le poids des charges d’alimentation a été considérablement réduit au regard du budget total, passant de 29% en 1960 à seulement 17% en 2019. Désormais un français dépense en moyenne 3195 euros par an pour son alimentation.

Il est logique qu’un pays s’enrichissant, la part de l’alimentation diminue dans ses dépenses totales. Même si la qualité de l’alimentation peut augmenter, les besoins alimentaires de chaque individu ne sont pas extensibles à l’infini, tandis que les coûts s’élèvent pour les autres catégories de biens et de services.

Par ailleurs, on relève également que plus le niveau de vie des ménages est faible et plus important est le poids de l’alimentation. Ainsi les ménages les plus démunis consacrent en moyenne 18% de leurs revenus à l’alimentation, quand ces frais constituent 14% du budget pour les foyers les plus aisés.

Le poids des dépenses de logement et de transport

Depuis près de 60 ans, on observe une part croissante de la consommation de services comparé à la dépense de biens.

Notamment en ce qui concerne le logement qui occupe désormais près de 31% du budget de chaque foyer (en comprenant les dépenses d’eau et d’électricité, et d’ameublement), contre 24% dans les années 60.

dépenses des français

Une évolution qui s’explique par la hausse continue des prix de l’immobilier et des loyers, plus rapide que celle des revenus de chaque français.

Le poids du poste transport a également changé. L’argent consacré aux déplacements représentait près de 11% du budget des français en 1960, 17% au début des années 90, et 14% en 2019.

Cette hausse est parallèle à l’essor de l’automobile et du taux d’équipement. En 2006, plus de 80% des ménages français possédaient au moins une voiture personnelle, et près de 2 foyers sur 3 disposaient de deux voitures ou plus.

Il est à noter que la hausse du poids des transports est surtout dû à l’élévation du nombre de kilomètres parcourus plus encore qu’à l’augmentation du prix de l’essence. En effet, en 1973, 1 heure de travail au smic permettait d’acquérir 3 litres d’essence, contre 6 litres en 2018.

Quelle part pour les dépenses de santé et d'habillement ?

L’INSEE évalue les frais de santé réellement supportés par les ménages, et non leur poids total dans le budget du pays. Ainsi en 2019, si la santé représentait près de 10% du PIB français, les frais pris en charge directement par les ménages s’élevaient à 4% de leurs débours mensuels.

Le poids de ces dépenses a considérablement augmenté en 60 ans, passant de 1% du budget des français à près de 4% aujourd’hui. Une augmentation qui s’explique autant par la croissance des frais de santé liés au vieillissement de la population que par la baisse continue des frais pris en charge par la collectivité.

Par ailleurs, la part de l’habillement a également proportionnellement diminué. Ainsi elle s’élevait à 8% du budget des ménages en 1960, et n’en représentait plus que 4% en 2019.

Ce tassement illustre lui aussi la hausse du niveau de vie moyen, car les revenus progressent plus vite que le prix de l’habillement, même si les achats d’aujourd’hui sont plus liés à la mode qu’aux besoins de première nécessité.

Une hausse continue des frais de communication, loisirs et culture

Le poste regroupant les dépenses de communication, de loisirs et de culture est passé de 3 % du budget de consommation en 1960 à 10 % en 2019.

Dans cet ensemble, la communication a augmenté le plus vite, notamment depuis le milieu de la décennie 1990 avec l’arrivée de la téléphonie mobile et d’internet. Ces produits et ces services sont rapidement devenus de plus en plus accessibles, et même indispensables.

Ainsi, selon les chiffres de l’Agence du Numérique, en 2020, près de 77% des français possèdent au moins un smartphone, 76% un ordinateur portable. On relève également que 88% des Français de 12 ans et plus sont des internautes.

Avec la hausse de la part du logement, celle des services en communication est l’une des principales raisons de la croissance des dépenses pré-engagées (ou dépenses contraintes). Celles-ci comprennent tous les engagements contractuels (logement, énergie, services de téléphonie, assurances, remboursements d’emprunts). En 2017, les charges contraintes s’élevaient en moyenne à 30% du revenu des ménages, contre 12 % en 1960.

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